Comme promis dans le paragraphe d’introduction de ce blog, je vais publier des points de vue de personnes qui vivent en Russie, ou alors pour ce billet, d’une personne ayant juste voyagé à Moscou! Également expatrié mais au Mexique, un ami colombien d’un ami (et maintenant mon ami !) est venu en Russie le mois dernier, pour 3 semaines, et il est resté chez nous (je suis en collocation) pendant 10 jours. A la fin de son séjour, je lui ai demandé s’il pouvait me donner son avis sur Moscou et les russes !
Voici donc le premier « regard » extérieur au mien, celui de Carlos, qu’il vous présente à travers ce billet :
La Russie à travers les yeux d’un Latino-Américain :
« Quand j’ai choisi de visiter la Russie, la première raison c’est qu’il s’agit d’une destination qui sort des sentiers battus, en particulier pour les personnes venant d’Amérique Latine. Il s’agissait également de vivre une expérience stimulante. Premièrement en raison de la barrière de la langue (je ne parle pas russe), et à cause du froid (Neige et -5 en avril) !! La barrière de la langue rend l’expérience très intéressante étant donné que ça oblige à développer ses talents de communication (ou en tout cas d’imitation et de gestuels, ne pouvant pas s’exprimer avec des mots). Il faut faire face à chaque situation d’une manière différente de ce à quoi on a été habitué et il faut absolument être créatif.
J’ai également voulu changer ma façon de voyager, j’ai voulu « vivre » la Russie comme un habitant (russe ou expat) et non comme un touriste, j’ai n’ai donc pas été à l’hôtel. A Moscou, j’ai été hébergé par 2 expats, un mexicain (Fernando) et un français (Laurent, l’auteur de ce blog). A Saint-Pétersbourg, deux filles russes originaires de Magadan (une ville portuaire sur la mer d’Okhotsk et porte d’entrée de la région de Kolyma) m’ont accueillit. Ils ont tous été très sympa et ils m’ont beaucoup aidé.
J’ai atterrît à l’aéroport de Sheremetyevo (un des deux grands aéroports de Moscou) et tout semblait facile, je n’ai pas eu de problème pour trouver le train (aéroexpress) qui relie l’aéroport au centre ville en 40 minutes (Coût de 320 rub, soit 8€). A l’arrivée du train, on peut prendre directement le métro (arrivée station Belorusskaya, ligne circulaire et ligne marron). A l’aéroport, la majorité des indications sont en anglais et en russe, par contre une fois qu’on arrive dans le métro, on réalise que tout est en russe ! C’est sympa mais effrayant à la fois, on ne comprend rien aux panneaux et quand quelqu’un vous demande quelque chose, vous ne savez absolument pas ce qu’il faut répondre et vous essayez de deviner ce qu’il a bien pu vous demander !
Pour un « touriste débutant » en Russie et ne parlant pas russe, Moscou peut s’avérer difficile à « apprivoiser », en particulier si l’on est seul, mais au bout de 2-3 jours, on se débrouille sans trop de problème. Une des premières choses à faire lorsqu’on arrive pour plusieurs jours, c’est d’acheter une carte SIM, cela coûte vraiment peu cher et une minute de communication dans Moscou coûte environ 5 cents (2 roubles) la minute (et souvent moins, suivant les forfaits et les opérateurs). Cela permet de communiquer facilement avec les nouvelles personnes que l’on rencontre et ça évite les frais exorbitants de tous les transferts d’appels. Il est également possible de prendre un abonnement à Internet à la journée pour les possesseurs de Smartphone, qui coûte moins de un euro, et qui permet d’obtenir beaucoup plus facilement toutes les informations souhaitées ! Croyez-moi, ça va vous aider si vous ne parlez pas russe.
Avant de partir, j’ai commencé à prendre contact avec des russes et des expats sur place, et je me suis renseigné un peu sur le fonctionnement des choses en Russie, je vous conseille de faire pareil lorsque vous partez quelque part en solo. Pour ce faire, je vous recommande www.couchsurfing.org. Si vous ne connaissez pas CouchSurfing, je le décrirais comme un réseau mondial dont le but est de mettre en contact les voyageurs avec les communautés locales qu'ils visitent. Il y a de nombreux groupes spécifiques suivant ce que l’on cherche (faire la fête, visites et échanges culturels, activités diverses …). Si vous voulez vivre « l’expérience russe », vous pouvez demander un bout de canapé ou si vous avez déjà un logement vous pouvez proposer aux gens de les rencontrer autour d’un café ou pour une promenade. J’ai été impressionné par le nombre de russes (la plupart étaient des filles !) qui étaient d’accord pour me faire visiter la ville ou pour pratiquer l’espagnol et me faire découvrir le russe. Visiter avec des russes m’a permis de découvrir des endroits qu’on ne trouve pas dans les guides et qui ne sont pas accessibles au « touriste traditionnel ». Je me suis fait de nombreux bons amis qui m’ont constamment aidé et qui m’ont permis de surmonter toutes les difficultés propres à la Russie.
J’ai été vraiment impressionné par les gens en Russie ! A chaque fois que je rencontrais un nouveau russe, je me rappelais ce que j’avais lu une fois en faisant une petite recherche sur « faire des affaires en Russie » :
Les occidentaux sont comme des pêches ; les russes comme des oranges. Aux États-Unis, les gens se sourient et se tiennent la porte. On s’arrête et on demande aux gens comment ils vont. Mais ensuite on ferme nos volets, on teinte nos vitres, et on enferme ses secrets. Aux USA, c’est impoli d’essayer d’en savoir trop et de vouloir des détails sur la vie privée de quelqu’un. Les Américains (tout comme les Sud-Américains) sont tendres jusqu’à un certain point, mais ensuite tu atteins le noyau de la pêche. De l’autre côté, les russes ont une « écorce » comme une orange. Ils sont froid en public et avec les personnes qu’ils ne connaissent pas. Ils vont directement au but et ne tournent pas des heures autour du pot. Mais une fois que l’on a percé cette écorce, ils sont doux et tendres comme une orange. Les russes ont été incroyablement gentils avec moi, ils m’ont aidé quand j’avais besoin et ils se sont inquiétés pour ma santé (j’ai eu une petite grippe). L’hospitalité russe doit absolument faire partie des stéréotypes à véhiculer !! Je dirais que les gens sont beaucoup plus directs que ce à quoi on est habitué, ils ne se sentent pas offensés si on ne leur tient pas la porte ou qu’on les touche dans le métro (ça serait impossible de ne pas se toucher de toute façon !), c’est normal et ce n’est pas considéré comme mal élevé.
Avant de finir cet aperçu sur la Russie, j’aimerais vous raconter un dernier épisode épique de mon voyage, acheter des billets de train pour visiter Saint-Pétersbourg (qui est également une très belle ville). J’y suis allé en utilisant le Sapsan (équivalent du TGV), c’est très confortable et ça met environ 4 heures pour arriver à « Peter », pour environ 75€ l’aller simple (les trains de nuit mettent 8h mais sont beaucoup moins chers). En ce qui concerne l’achat des billets, je vous conseille fortement de vous faire aider par un russophone, acheter ses billets seul peut s’avérer être un véritable casse-tête !
Vous pouvez acheter les billets de quatre façons différentes :
Au guichet de la gare : soyez prêts à faire la queue un long moment et une fois arrivé au guichet, à tomber sur une femme russe (en général) qui ne parle que russe et qui n’essayera en aucun cas de vous faciliter la tache ! Même avec Google traduction, c’est difficile. Vous devez fournir vos informations de bases (nom, prénom …) en cyrillique pour que votre billet soit établit. Malheureusement pour moi, je ne savais pas comment écrire mon nom en cyrillique et étant colombien, je n’ai pas besoin de visa pour la Russie (donc nulle part ou trouver mon nom écrit en cyrillique), du coup impossible d’avoir un billet au guichet. Ça m’a finalement pris deux heures pour acheter mes billets (avec l’option du guichet automatique, cf ci-dessous, et l’aide de voyageurs parlant russe et anglais). Donc si vous devez acheter des billets, allez-y avec quelqu’un qui parle russe !
Au guichet automatique : Si vous ne voulez pas faire la queue au comptoir (même si souvent un peu d’attente quand même), des machines sont à disposition dans les gares et permettent d’acheter des billets de train. Le problème encore une fois c’est qu’elles ne sont qu’en russe et il faut donc se préparer et être patient.
Internet : Il est maintenant possible d’acheter ses billets en ligne, le site n’est disponible qu’en russe donc encore une fois c’est plus simple de se faire aider. J’ai voulu acheter mon billet sur le site du Sapsan, mais ma carte de crédit mexicaine n’était pas acceptée.
Les agences de voyage : Il y en a plusieurs au centre ville, il est possible d’acheter les billets de train directement, les prix peuvent être intéressants, mais il y a souvent moins de choix. Dans certaines d’entre elles, les employés parlent anglais. Il peut s’agir d’une option intéressante.
La Russie a été pour moi une expérience incroyable ; je me suis fait de nombreux amis et j’ai pu vivre la Russie plus comme un « local » que comme un touriste ! C’est encore difficile de me « déconnecter » de la Russie, j’y ai vraiment passé un excellent séjour, j’ai apprécié son architecture, l’aura mystique de certains lieux qui prévaut encore, son histoire et ses lieux insolites. J’ai pu également améliorer ma capacité à communiquer avec des personnes ne parlant aucune des langues que je connais. Voyager de cette façon m’a permis de créer un lien assez fort avec certains russes et c’est très dur de devoir se séparer aussi vite de ces nouveaux amis. Je souhaite déjà revenir ici, et une chose est sure, je reviendrais!! »